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Échos de séances - "Si je pars, je vais faire du mal"

Par Caroline PICOU-NOLL, Thérapeute & Formatrice

Fondatrice de SOMA - La Biologie du Ressenti®



Décodage Peau Héritage Biologie du Ressenti Caroline Picou-Noll

Pourquoi est-ce si difficile de partir ?


Peut-on vraiment protéger l’autre en s’oubliant soi ?


Se choisir : faiblesse ou force ?


Et si je n’étais pas responsable de tout ce que l’autre ressent ?


Vouloir ne pas faire de mal… est-ce que ça finit parfois par abîmer plus encore ?




Il y a des départs visibles, bruyants, tranchés. Et il y a ceux qui ne font pas de bruit, qui ont demandé des mois, parfois des années de réflexion, d'hésitations, de négociation avec soi-même. Partir, ce n’est pas forcément claquer une porte, ni rompre un lien brutalement. C’est souvent une décision intérieure, lente, douloureuse, qui naît dans un espace plus profond que la simple volonté.


Un jour, quelque chose ne tient plus. Il ne s’agit pas d'un luxe, ou simplement de changer de décor, mais bien de se rendre fidèle à un mouvement plus juste, pour Soi.


Dans beaucoup de situations, ce moment-là est retardé, ravalé, anesthésié. Rarement parce qu’on ne sait pas, souvent parce qu’on ne s’autorise pas. Et cette non-autorisation, je la retrouve si fréquemment dans mon cabinet. Elle ne se dévoile pas toujours à travers les mêmes mots, cependant elle porte une signature distinctive et claire : je ne pars pas parce que j’ai peur de ce que cela va provoquer chez l’autre. Ce n’est pas le doute qui empêche le mouvement, c’est la culpabilité. C'est ce sentiment là, le véritable verrou.


Il s’appuie sur plusieurs schémas profonds, souvent invisibles à celles et ceux qui les vivent. Ces mécanismes ont une origine, une cohérence, une logique. Et lorsqu’on les met à jour, on comprend mieux pourquoi certaines décisions sont si longues et pénibles à se formuler.


Tout d'abord, dans de nombreuses situations, on confond responsabilité et charge émotionnelle. Être responsable de ce que l’on choisit n’est pas la même chose que porter les émotions de l’autre. Pourtant, beaucoup de personnes qui envisagent de partir, d’un poste, d’une relation, d’un système, se sentent immédiatement responsables de la réaction que cela va provoquer. Ce que l’autre ressent devient un poids que l’on intègre comme étant “de notre faute”. Il s'agit ici d'un biais de sur-responsabilité : "je suis à l’origine de la douleur, donc je dois l’éviter". Le départ devient une faute, parce qu’on se croit responsable de préserver l’émotion de l’autre.


À ce verrou vient souvent s’ajouter un second : celui de la toute-puissance inversée. L’idée que “si je pars, tout s’effondre”. Et elle ne vient pas de nulle part... Ce sont typiquement des rôles pris très tôt : celui ou celle qui tient, qui rassure, qui soutient, qui absorbe. Ce rôle s’est même confondu avec l’identité. Et c’est bien là la difficulté : on ne quitte pas qu’un lieu, un job ou une personne, on quitte une place, une fonction, un système dans lequel on s’est construit, auquel on s'est identifié. Il ne s’agit plus alors seulement de prendre une décision, il s’agit d’enlever un costume, parfois familial, parfois collectif. Et ce n’est pas si simple. C’est même parfois vertigineux.


Il y a aussi cette peur plus discrète, toutefois très agissante : la peur d’être celui ou celle “qui fait du mal”. Là encore, l’histoire personnelle joue un rôle fondamental. Certaines personnes ont grandi avec l’idée qu’aimer, c’était se taire, s’adapter, ne pas blesser. Qu’un “non”, une absence, une décision autonome pouvaient contrarier ou faire s'effondrer l’autre. Dans ce contexte, partir revient à trahir le pacte tacite de protéger, de ne pas déranger, de passer après. Ce n’est pas toujours explicite, mais cela agit fort. Dans ce cas là, on ne part non seulement parce qu’on craint d’être vu comme injuste, ingrat, dur, égoïste; mais aussi par crainte de perdre l’image de soi qu’on a construite dans le regard de l’autre, et à laquelle on s'est identifié et qui agit inconsciemment comme garante de notre survie.


Et puis il y a ce qu’on ne dit pas toujours : la peur d’assumer sa propre liberté. Car partir, c’est s’autoriser à exister autrement que ce qui est attendu. Sortir du rôle de la personne compréhensive, de celle qui tient, qui ajuste, qui ne demande pas trop : la fameuse "belle personne". Être pleinement Soi, de toutes ses facettes ; ne pas être 'parfait', libre de s'éloigner, de vivre des choses nouvelles, ... C’est accepter de ne plus plaire absolument, ou "comme avant". Choisir un nouveau positionnement, une parole plus franche, honnête. Et ne plus s'en excuser.


Enfin, ce qui retient aussi souvent, de façon encore plus souterraine, c’est un pacte ancien, inscrit dans le corps, bien plus que dans la raison. Ce pacte dit : “je ne peux pas partir, ils ont besoin de moi”, ou encore : “je suis celui ou celle qui maintient la cohésion, la paix, le lien.” Ces loyautés profondes, parfois transgénérationnelles, ce sont des places que l’on occupe depuis l’enfance, et même bien avant. Des postes qu’on n’a jamais vraiment choisis, mais que l’on tient. Et ces rôles-là, on les quitte rarement sans résistance.


Alors non, partir n’est pas un élan simple. Il demande une clarté intérieure, une relecture de ce qui agit en nous, qui nous amène à regarder avec honnêteté ce que l’on protège en restant, et à quel prix.


On croit parfois que rester est un acte d’amour. Que l’on protège l’autre, qu’on évite un effondrement, qu’on épargne une douleur. Mais cette posture, si elle n’est pas éclairée, nous enferme dans une position de sauveur ; celle de celui ou celle qui “sait mieux”, qui se sacrifie “pour le bien de l’autre”. Et, sans le vouloir, elle peut glisser vers une forme de contrôle : je reste pour préserver un équilibre - qui, en réalité, ne me concerne pas entièrement.


À force de retenir le mouvement, on finit par se rendre responsable de ce qu’on ne peut pas porter : les choix de l’autre, ses réactions, son parcours. Ce n’est certainement pas juste, ni pour soi, ni pour l’autre. Et du lien, ne reste plus qu'un système figé.


Partir n’est pas trahir, ni renier l’histoire. C’est reconnaître qu’on arrive au bout de ce qu’on peut "tenir", "donner", "sacrifier" sans se perdre. Et parfois, c’est l’unique façon de sortir d’un rôle, pour permettre à chacun de retrouver sa juste place. Ce n'est pas contre l'autre, mais bien pour soi.


Ce que je vois en séance, ce sont des personnes qui ont longtemps contenu, endossé, protégé. Des personnes qui, un jour, sentent que rester coûte trop, finalement. Et qui, malgré les loyautés, malgré les injonctions, commencent à se demander : et si c’était le moment de me choisir, avec honnêteté ?



©2025 par Caroline PICOU-NOLL - L'ATELIER DE L'ÊTRE - Tous droits réservés




"Écouter et éclairer ce que vous ressentez.​ Donner du sens à ce que vous traversez."


Caroline Picou-Noll

 

 

Décodage biologique et émotionnel des symptômes Caroline Picou-Noll

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L'accompagnement proposé ne constitue pas un acte médical, n'établit pas de diagnostic et ne se substitue pas à un suivi auprès d'un professionnel de santé réglementée par le Code de la santé publique.

©22/02/2022 par L'ATELIER DE l'ÊTRE - Caroline Picou-Noll

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