Par Caroline PICOU-NOLL, Thérapeute & Formatrice
Fondatrice de SOMA - La Biologie du Ressenti®
Cette série de décodages est une invitation à ouvrir nos horizons, et à explorer ce qui fait la richesse de notre être, à la croisée de la biologie et de l’émotionnel.
Chaque organe porte une histoire, une mémoire façonnée par nos expériences et nos ressentis. À travers leurs fonctions essentielles et des pistes de décodage biologique, émotionnel et symbolique, posons un regard nouveau sur la manière d’interpréter les signaux du corps, guidés par des questions clés et des exercices pratiques.
Enrichis de références culturelles, mythologiques et spirituelles, expressions ou anecdotes, ces décryptages ouvrent la voie à une réflexion élargie sur les liens entre le corps et les émotions.
Écouter et comprendre ses symptômes, c’est le premier pas vers l’apaisement, vers une connexion plus profonde avec soi-même et les autres. Ensemble, cultivons une approche plus consciente et éclairée de ce qui nous anime.
💬 "Chaque partage est une graine semée pour inspirer ceux qui nous entourent."
Le cœur est l'organe central du système circulatoire. Musculaire et creux, il fonctionne comme une pompe, propulsant le sang à travers le corps pour assurer l'oxygénation et la nutrition des tissus, tout en permettant l’élimination des déchets métaboliques. Divisé en deux parties principales, le cœur droit gère la circulation pulmonaire en envoyant le sang appauvri en oxygène vers les poumons pour y être réoxygéné, tandis que le cœur gauche s'occupe de la circulation systémique, propulsant le sang oxygéné vers l’ensemble des organes.
Le cœur possède un système autonome de conduction électrique qui régule ses battements et garantit un flux sanguin continu. Ce système, influencé par des hormones comme l'adrénaline, ajuste le rythme cardiaque en réponse aux besoins du corps, qu’il s’agisse d’un effort physique ou d’un moment de repos. Chaque jour, le cœur pompe environ 7 000 à 8 000 litres de sang.
Le cœur ne se limite pas à être une simple pompe mécanique. Il est aussi un organe sensible, réactif aux émotions, au stress et à la relaxation, illustrant ainsi l’interconnexion entre la physiologie et l’émotionnel.
Symbole universel de la vie et de l’amour, du courage et de la générosité, le cœur est perçu comme le siège des émotions et le reflet de nos liens affectifs, de notre rythme intérieur et de nos blessures émotionnelles. Il incarne à la fois la circulation et la réceptivité, la générosité et l’amour-propre.
Le côté droit (circulation pulmonaire) évoque l’expiration et l’élimination, une capacité à lâcher, se libérer. Le côté gauche (circulation systémique) représente la diffusion des ressources vitales, de l’amour et de l’énergie dans tout l’organisme.
Les troubles cardiaques peuvent traduire un déséquilibre entre ces deux pôles : donner et recevoir, retenir et libérer. Ils peuvent également révéler des tensions liées à des séparations ou des attentes insatisfaites, générant une pression intérieure.
Retrouvez le décodage de l’hypertension artérielle (HTA) ICI
En tant que centre symbolique de la vie et des émotions, le cœur nous rappelle l’importance d’écouter notre propre rythme et de répondre à nos besoins fondamentaux. Il invite à harmoniser la connexion entre l’affectif et le physique, à équilibrer nos relations avec les autres tout en restant à l’écoute de nous-mêmes, entre le besoin d’aimer et d’être aimé, d’agir pour soi et pour l’autre.
Réflexion / question clé :
Votre cœur bat-il au rythme de vos propres besoins, ou ressentez-vous qu’il suit une cadence dictée par des attentes extérieures ?
Pratique / protocole simple :
Prenez une feuille, un stylo, des crayons, ou tout matériau que vous avez sous la main, et créez un symbole pour représenter votre cœur tel que vous le ressentez dans l’instant, le plus spontanément possible. Cela peut être un dessin, une petite sculpture, ou un assemblage d’objets. Une fois terminé, prenez un moment pour décrire ce symbole. Puis de ce qu’il peut révéler de vos forces, fragilités, besoins actuels…
Cultures et savoirs ancestraux :
À travers les âges et les cultures, le cœur est resté un symbole universel de vie et d’amour. Dans la Grèce antique, il était vu comme le centre des émotions et de l’âme, un pont entre le corps et l’esprit. Les expressions populaires, telles que "avoir le cœur brisé", "mettre tout son cœur dans une tâche" ou "parler à cœur ouvert", témoignent de sa place centrale dans la conscience collective. Le cœur incarne aussi le courage (du latin cor), cette force qui pousse à agir avec sincérité et passion, même face à l’adversité.
En médecine moderne comme dans les sagesses ancestrales, il est reconnu comme bien plus qu’un simple organe : un guide intime qui reflète à la fois notre vulnérabilité et notre puissance.
Mythes, symboles & sagesse du corps :
Dans l'Égypte antique, le rituel du jugement des morts, ou psychostasie, faisait du cœur le témoin ultime de la vie d'une personne. Placé sur une balance en face de la plume de Maât, symbole de vérité et de justice divine, le cœur révélait si le défunt avait mené une vie juste et équilibrée. Un cœur léger, symbole d'une vie droite et en harmonie avec les principes de Maât, permettait d'accéder à l'au-delà et à l'éternité. À l'inverse, un cœur lourd, alourdi par des actions injustes ou des mensonges, condamnait le défunt à être dévoré par Ammit, une créature mythologique terrifiante. Ce rituel illustre l’importance du cœur comme gardien moral et spirituel, à la fois mémoire de la vie passée et clé vers l’éternité.
"Avoir le cœur brisé " : plus qu’une expression, un état émotionnel et physique
Le terme "cœur brisé" dépasse la simple métaphore pour décrire une douleur émotionnelle profonde : il est aussi un état physiologique reconnu. Émotionnellement, il traduit l’impact d’une perte, d’une séparation ou d’un choc affectif majeur, ressenti comme une véritable rupture dans le centre vital des émotions, le cœur. Cette douleur peut se manifester physiquement, souvent par une sensation oppressante ou un vide dans la poitrine, soulignant l’interconnexion entre l’esprit et le corps.
Physiologiquement, cette expression trouve un écho dans le syndrome du cœur brisé, ou cardiomyopathie de Takotsubo. Cet état, souvent déclenché par un stress intense ou un traumatisme émotionnel, provoque un affaiblissement temporaire du muscle cardiaque, en particulier du ventricule gauche. Les symptômes – douleurs thoraciques, essoufflement – ressemblent à ceux d’une crise cardiaque, bien que la cause soit liée à un excès d’hormones de stress comme l’adrénaline, perturbant le fonctionnement du cœur. Ce syndrome, bien que réversible, démontre à quel point les émotions peuvent impacter directement notre physiologie.
Le "cœur brisé" rappelle que nos émotions, lorsqu'elles ne sont pas exprimées ou comprises, peuvent se traduire par des manifestations corporelles profondes. Il nous invite à prendre soin de nos blessures émotionnelles avec la même attention que nous accordons à notre santé physique, en nous reconnectant à notre rythme intérieur et à notre capacité d’amour, pour nous-mêmes comme pour les autres.
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