L’ADN mitochondrial : au cœur de la mémoire des mères - décodage biologique & signification symbolique
- latelierdeletre
- 25 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 mai
Caroline PICOU-NOLL
Fondatrice de SOMA - La Biologie du Ressenti®

Chaque être humain reçoit la moitié de son matériel génétique de son père, et l’autre moitié de sa mère. Mais une petite portion d’ADN échappe à cette règle : l’ADN mitochondrial. Il ne se mélange pas, ne se divise pas, il se transmet intact, exclusivement par la mère.
Ainsi, nous portons l’empreinte mitochondriale de celle qui nous a transmis la vie, de sa propre ascendance, et de toutes celles qui les ont précédées, dans une lignée directe et ininterrompue qui remonte jusqu’à celle que la science nomme "Ève mitochondriale", une femme ayant vécu en Afrique il y a environ 200 000 ans, dont la lignée maternelle est la seule encore présente chez tous les humains actuels.
Récit, décodage biologique, émotionnel & signification symbolique de l'ADN mitochondrial.
Une transmission exclusive
Dans ma pratique, ce détail biologique est loin d’être anecdotique. Il révèle quelque chose de fondamental : certaines transmissions ne se diluent pas, elles se perpétuent. Hors du langage, du vécu conscient, hors même des souvenirs familiaux, certaines empreintes passent par le corps, par la cellule elle-même.
L’ADN mitochondrial ne se contente pas d'être un traceur génétique utilisé en recherche ou en médecine, il constitue une mémoire énergétique. Il participe à la production d’ATP, cette molécule qui permet aux cellules de fonctionner, aux muscles de se contracter, au cœur de battre, au cerveau de s'activer. Ce n’est donc pas un hasard si certaines maladies mitochondriales affectent précisément l’énergie vitale.
Quand cette énergie est faible, vacillante, ou “trouée” sans cause apparente, il arrive que le corps dise quelque chose d’une dette, d’un sur engagement, d’un interdit ou d'une mémoire d’exister pleinement, inscrit dans la lignée maternelle.
Ce que cela raconte des mères
L’ADN mitochondrial est une transmission directe. C’est la mémoire d’un don unilatéral, d’un geste biologique sans retour. Cela peut faire écho, dans certains vécus, à une posture de sacrifice féminin, de maternité silencieuse, de transmission sans reconnaissance.
Dans les histoires familiales que je rencontre en séance, il n’est pas rare de voir des lignées de femmes qui ont donné la vie sans pouvoir la vivre. Des femmes qui ont porté, enduré, ou transmis… mais dont le mouvement de vie s’est arrêté quelque part dans la chaîne, et cela se rejoue bien avant les mots, dans les cellules.
Parfois, un symptôme inexpliqué, une fatigue chronique, un sentiment d’usure ou de devoir vital pesant, parle de cela. D’un héritage mitochondrial qui demande à être entendu en quelque sorte. Non pour accuser la mère, mais bien pour reconnaître la logique cellulaire de certaines transmissions. Une logique où le don de la vie peut aussi comporter une charge.
Dans maladies auto-immunes, dans les symptômes chroniques liés à l’énergie, dans certains malaises diffus chez des femmes (ou des hommes) qui “n’arrivent pas à être là” pleinement, il est souvent intéressant d’explorer cette mémoire. À quoi suis-je fidèle ? Quel élan vital ai-je intégré en silence ? Quel “je vis pour toi” ou “je m’épuise comme toi” fonctionne encore dans mes cellules ?
Ce travail n’est pas simplement psychologique ou narratif. Il est surtout corporel, sensitif, énergétique. C’est une écoute fine, une reconnaissance, un mouvement qui permet de sortir du sacrifice implicite, sans renier l’amour ou la lignée.
En séance, j’ouvre parfois ces questions :
Qu’est-ce que je répète du féminin qui m’a porté(e) ?
Est-ce que je vis avec l’énergie qui m’a été donnée, celle qui m’a été léguée ?
Quel modèle de femme/mère/vie/énergie s'est inscrit dans ma biologie ?
Une transmission sans jugement
L’ADN mitochondrial nous rappelle que nous sommes portés par ce qui nous précède, dans la matière la plus intime, sans pour autant systématiquement nous enfermer. Il invite à écouter avec précision, à redonner de la place à ce qui a été tu, à reconnaître ce qui nous a été légué, pour le recevoir, peut-être, sans le subir ou le rejouer inconsciemment.
Et parfois, une génération peut devenir le lieu d’un réajustement subtil, d’un nouvel élan d’exister, de choix nouveaux dans la vie.
25 mai 2025 par Caroline PICOU-NOLL - © Tous droits réservés
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